Voyages d\\\'Ici et d\\\'Ailleurs

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Quand le vent s'est endormi

Quand le vent s'est endormi

                                     

                  

                                                        

Au pays où le vent souffle toute la vigueur des enfants, Prince Eol, cousin du Prince de Logonna, s'en est allé dans la forêt au terme de sa vie.

 

 

 

 Après avoir marché quelques heures entre les buissons, un rocher s'est présenté à lui. Eol s'est donc assis un instant pour laisser ses yeux bleus contempler tous les miracles de la  nature. En ce jour ensoleillé l'on pouvait entendre le chant éternel d'un ruisseau aux vertus mystérieuses. La terre s'effaçait sous quelques tapis de violettes et autres petites fleurs sauvages. Tout ce qui entourait Eol semblait à sa place. Alors, le vieil homme, reposé de sa marche, se leva et ouvrit les bras comme les arbres étendent leurs branches. Il se mit à siffler. On aurait dit le vent. Ce vent qui se faufile entre les feuilles les plus proches de l'écorce. Celui aussi qui soulève les plumes des oiseaux si légers que soudainement autour du Prince d'innombrables colibris se rassemblèrent.

 Eol, concluant que les petites créatures avaient répondu à son appel,  cessa alors de siffler.

 

Quelques jours plus tard, une petite hutte était apparue entre deux chênes. Les sept matins qui suivirent,  Prince Eol et les colibris enchantés sifflèrent en l'honneur du vent. Le premier jour, un colibri laissa sa place à un enfant. Caché derrière un arbre il voyait ce spectacle et sifflait tout doucement pour ne pas être vu. Le lendemain, deux colibris prirent congé contre deux autres enfants qui rejoignirent l'assemblée. Eol était ravi ; son vœu s'exauçait au fil du temps.

 

Au bout du septième jour, les enfants sortirent enfin de leurs abris de fougères. Alors, le Prince Eol les invita à s'asseoir sur le dos de quelques rochers fatigués. Les enfants étaient sages et contemplaient  l'homme vieux comme le vent qui sifflait à leurs oreilles la mélodie du Gwalarn.

 

Au matin du huitième jour, tout était calme. La forêt semblait encore endormie quand les petits apprentis se réunirent devant la hutte et attendirent leur maître. Mais, Eol ne se présenta pas. Se regardant les uns les autres, les enfants entrèrent dans la hutte du Prince et virent ce dernier allongé  sur sa couche et ne sifflant qu'avec la force des vents qui s'éteignent.

 Parmi les petits, Avel,  celui du premier jour se mit alors à siffler. Puis ses amis en firent de même jusqu'à ce que le Prince ne rende son dernier souffle.

 

 Avel, ému par la leçon d'Eol,  se dit alors qu'il vivrait dans la hutte de son maître en souhaitant que le vent lui chuchote la mélodie du Gwalarn.

 

 

                                                                                    Adi   

 

  En mémoire de mon père et d'une Indienne Kogi.    

 

 

 

        Le 10 mars 2008.



09/04/2008
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